La philosophe Joke J. Hermsen : “Sans espoir, nous ne pouvons pas croire en la promesse d'un nouveau départ”
"Il s'agit de réapprendre à espérer, car la passion de l'espoir rend les gens plus larges plutôt que plus étroits. L'espoir n'est pas un concept vague, mais une nécessité absolue afin de résister et de ne plus accepter tacitement les politiques actuelles".
"Celui qui n'espère plus a abandonné déjà d’avance", disait Rosa Luxemburg (1871-1919).
Sans espoir, nous ne pouvons pas croire en la promesse d'un nouveau départ, ni en la possibilité d'un changement, déclare l'écrivain et philosophe Joke J. Hermsen dans son essai Het tij keren (en néerlandais).
Dans cet essai, Joke utilise les idées des penseurs politiques Rosa Luxemburg (1871-1919) et Hannah Arendt (1906-1975) pour tendre le fil entre le passé et le futur afin d'être à même de mieux profiter des possibilités cachées dans le présent.
Elle se demande si et comment les idées du Luxembourg et d'Arendt peuvent nous aider dans la transition vers une société plus durable, plus humaine et plus solidaire.
L'espoir joue un rôle crucial à cet égard.
Joke écrit ...
"L'espoir ne manquait pas au Luxembourg, mais peut-être nous n’en avons pas assez. Elle vit depuis sa jeunesse avec la conviction que le capitalisme est un modèle destructeur pour l'humanité et la terre, alors que nous vivons avec l'idée qu'aucun autre système n'est possible.
Ce n'est pas bon. Comment allons-nous nous y prendre ? Comment pouvons-nous aborder les problèmes si nous continuons à voir le monde avec scepticisme ou cynisme ?
Outre le fait de regarder attentivement et attentivement autour de nous et de démêler les messages sur la réalité afin que nous puissions distinguer le mensonge de la vérité et arriver à des jugements bien réfléchis sur le monde, j'en suis venu à la conclusion dans ce dernier essai (Melancholie van de onrust,2017) que nous devons chercher des idées et des histoires porteuses d'espoir, qu'il nous suffit de mettre en mouvement.
Une quête que le penseur judéo-allemand Ernst Bloch appelle "le fonctionnement du principe de l'espoir". Dans son livre Das Prinzip Hoffnung (1955), Bloch a clairement indiqué que seuls des sentiments d'espoir et d'attente peuvent encourager les gens à ne pas se contenter du statu quo actuel, à sortir des sentiers battus et à se développer, à changer la société, de manière durable.
Il s'agit de réapprendre à espérer", a écrit Bloch, "parce que la passion de l'espoir rend les gens plus larges plutôt que plus étroits.
L'espoir n'est pas un concept vague, mais une nécessité absolue afin de résister et de ne plus accepter tacitement les politiques actuelles".
(Source: Joke J. Hermsen, Het tij keren p27-28)
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